mercredi 10 décembre 2014

Le clou de l'agrafeuse de la fiche de fabrication du temps de conservation de la tour qui penche à marée basse ....

Documentaliste bibliothécaire dans un grand cabinet d'avocats. Recherches tout aussi sérieuses, intensives que farfelues pour mes avocats du Département de P.I. (comprendre Propriété Intellectuelle alors que j'avais toujours cru qu'on me parlait du Département Pays ce qui, entre nous, on est bien d'accord, ne voulait rien dire du tout) 
Godefroy, un de mes avocats, entre dans le bureau de doc en fracassant à moitié la porte parce qu'il était super pressé, la demande super urgente, il était super en retard, bref, c'était à faire pour l'avant-veille du mois dernier comme d'habitude avec eux.
- « Tu as deux minutes ? (de toute façon même si tu les as pas, c’est pareil) Alors voilà, il faudrait que tu puisses me trouver des réponses, tu vois, on t’as parlé du dossier 87-5693 de P.I. ? Jean-Charles ne t’en a pas parlé ? Ah bon ? Bon. Alors voilà c’est un dossier hyper lourd, y a des millions en jeu et franchement la réponse peut TOUT changer (pas de pression sur les épaules, non, non) et la crédibilité d’un homme qui se joue (non, ne stresse pas) ! Donc j’ai besoin de savoir quelle est la durée de conservation de la fiche de fabrication d’une vis de transfert dans les matériaux des machines de forage en Europe ….
- ( ?????)
- Bon évidemment, si Marie-Ghislaine des FUSAC (comprendre Fusion-Acquisition), je passe avant, on est bien d’accord ? Et puis oublie Jean-Emmanuel de la Concu (comprendre Concurrence-Commerce International), je suis prio (prioritaire) !

La tête de Gorgone de Marie-Ghislaine quand j’ai dû lui dire que j’étais sur LA recherche prio de Godefroy ! Et Jean-Emmanuel s’est pratiquement transformé en hydre à 18 têtes crachant des insultes et jurons à tout va.
J’ai donc mené mon enquête, tout d’abord sur internet, puis consultant fiches et dossiers, appelant différentes compagnies de matériau de construction, envoyant des e-mails en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas, appelant les entreprises, fouillant et refarfouillant dans à peu près tout ce que je pouvais trouver comme documentation sur cette foutue durée de vie d’une fiche de fabrication de la foutue vis de transfert ! Et c’est après 3 semaines de pur et dur labeur que je parviens enfin à arracher une réponse, LA réponse d’un directeur de chantier, apparemment calé en matière de paperasserie et compagnie et vis en tout genre et après lui avoir exposé toute la situation-problème-urgence, voici ce que j’obtiens :
- « Ben …. Ça dépend »
- « Sérieusement ??? »
- « Ben oui »
- « Et je dois dire ça à mon avocat associé ?? »
- « Ah ben oui »

Et après 3 semaines de pur et dur labeur donc, j’appelle mon Godefroy et lui annonce :
- « Alors voilà : ça dépend »
- « C’est vrai ??! »
- « Oui, je suis déso… «
- « Mais c’est génial ! Merci ! »
- « ….. ?????..... »
Et voilà mon avocat qui repart, tout sautillant, frétillant dans le couloir, fou de joie, ravi, enchanté.
C’est à ce moment-là très précisément que j’ai compris, que, au final, il fallait peu de choses pour rendre un homme heureux ! 

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